Voici l'histoire d'Erzebeth :
Une petite cité à première vue normale, blottie sur le flanc d'une montagne, s'endormait pendant que la nuit prenait place. La ville sombre était paisible et silencieuse, c'est alors qu'une musique entrainante se fit entendre, un léger murmure bien audible dans le calme des rues. Les curieux se rapprochaient de cette musique, et tombaient sur un bâtiment d'apparence délabré. Les plus téméraires ouvraient la porte, et tombaient dans un Paradis... Des femmes aux services d'hommes, dominées, dominantes, des salles de torture sexuelle, de voyeurisme... Les jeunes filles montaient et descendaient les escaliers, passants de salle en salle, changeants leur costume pour chaque client. Les hommes étaient ravis, il y avait des femmes de tout âge, de toute taille, des visages d'ange, le diable au corps...
La plus convoitée de ces dames était Erzebeth. Aussi mystérieuse que chaleureuse, le visage caché par un voile noir. Personne encore n'a osé levé ses yeux pour poser le regard sur sa figure. Une peau laiteuse, pâle, ornée de dessins dont elle seule connait le sens. Un corps parfait, mis en valeur par des vêtements aguichants, tout noir... Les autres demoiselles de cette Maison Close ne comprenait pas ce goût indécis pour cette couleur macabre, elles qui préféraient le rouge, le bleu et le rose. Erzebeth, La Tristesse, la nommait-on, car même avec son voile, les dames de la Maison voyaient les larmes couler. Ces dames qui, la cachaient quand elle plantait ses canines dans le cou d'un client, qu'on retrouvait le lendemain dans la rivière surplombé par la ville. Les hommes étaient satisfaits d'avoir passé la nuit avec cette étrange jeune fille, ne se doutant pas de la chance qu'ils avaient de ne pas trépassé entre ses mains glaciales...
Une soirée d'hiver morne, tranquille, ressemblant à toutes les autres, étreignait la petite ville assoupie. La nuit venait de tomber et déjà les hommes en manque d'amour et de tendresse se précipitait vers leur lieu de luxure préféré. Erzebeth restait seule dans son coin, comme à son habitude, toujours l'air triste sous son voile noir. A l'entrée, un homme entièrement vétu de noir était arrivé, la doyenne de la maison désigna. Elle l'emmena derrière le grand rideau de velour de sa chambrette et commença son oeuvre, perdant le goût de ce plaisir. La musique enivrait Ezebeth et son désir de sang devint grandissant jusqu'à atteindre le point de non retour. Elle respirait l'odeur de ce corps qui lui était offert, commençant à tourner autour du cou de sa future victime. Au moment opportun, elle planta ses longues canines dans la jugulaire, faisant couler le sang entre ses lèvres; Mais à ce moment précis, la doyenne pénétrait la chambrette pour s'assurer que tout allait bien, car le silence soudain lui laissait un doute sur ce qui se tramait. Elle vit une vision diabolique : sa plus belle protégée, immaculée de sang, dont la plupart se retrouvait sur son menton, tombant goutte à goutte sur le sol de bois vernis, et le pauvre homme sans vie baignant dans son propre sang étendu dans les bras de la belle succube...
La doyenne perdu dans ses sentiments, entre la haine et la peur, bannit ce démon loin de sa Maison, l'injuriant de tous les noms hérétiques qu'elle connaissait. Erzebeth s'isola loin de cette ville, au sommet de la montagne, dans le froid glacial de sa mélancolie, chaque flocon qui tombait sur la cité n'étant qu'une larme de cette Tristesse. Rongée par la haine, des images d'Apocalypse defilaient sans cesse dans sa tête, une mer de sang, les cris des plus horribles, des enfants pleurants leurs parents disparus, avant qu'eux même finissent tueés, empâlés devant leurs maisons...
Des années passèrent, la musique de son ancienne Maison résonnait toujours dans les montagnes. Des années de patience, des années de haine accumulée, pour enfin avoir un pouvoir plus grand qu'une armée. En une nuit, Erzebeth vida de leur sang les corps de milliers de personnes, se régalant de sa tuerie, invoquant les catastrophes naturelles les plus variées pour engloutir la ville sous la terre. Le matin venu, on ne voyait que de la terre retournée, les alentours souillés par le sang des victimes. Quelques membres calcinés gisaient encore sur le sol. La haine de cette demoiselle envers les hommes n'avait pas baissé. Elle se jura de tuer tout homme qui oserait croiser son chemin.
Erzebeth fuit la région, du sang seché sur son visage, laissant son voile s'envoler derrière elle...
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Voici maintenant l'histoire d'Azazel :
Dans une contrée oubliée, un petit village nommé Zakan, construit dans le coeur d'une vallée, abritait un homme du nom d'Azazel. Il dédiait ses forces à son métier, forgeron.
Dans la chaleur de sa forge il fabriquait des chaudrons et toute sorte de choses. Azazel assurait ainsi la livraison de la contrée, il était aussi le seul Maréchal-Ferrand de toute la vallée et nombreux venait le voir pour la qualité de ses services. Cet homme avait bien du charme, et toutes les dames du village courait après son visage ténébreux. Non que cela lui déplaise, il attirait ces femmes dans sa forge, utilisant son romantisme et sa galanterie pour les prendre au piège. De nombreux instants de plaisir intenses de déroulèrent dans les nids de paille. Après avoir rassasié ses envies de conquètes, et charmé les présenses féminines du village, l'ennui s'emparait lentement de cette âme.
Eklezya, une charmante jeune mère, était tombée, malheureusement, éperduement amoureuse d'Azazel, lui qui faisait son possible pour l'éviter. Malgré ces paroles, Eklezya restait accrochée à son bras. A travers les yeux de la demoiselle, Azazel paraissait sombre. Un teint de Lune, de longs cheveux noirs cachaient ses yeux qu'elle imaginait mélancolique. Elle les avaient vu un soir, elle avait aperçu une étrange lueur brûlante... Toujours seul, ou en compagnie féminine, habillé de noir. Eklezya ne savait guère plus son passé que l'endroit d'où venait ce mystérieux personnage...
Un soir, où l'heure du rendez-vous chez son aimé était venu, elle alla taper à sa porte. Azazel ouvrit, torse nu et trempé, juste un carré de lin autour de sa taille. Derrière lui, une autre fille, allongée sur la paille, déjà ruisselante, l'attendait. Peinée, Eklezya éclata en sanglots, se jettant à terre, comprenant que l'élu de son coeur n'avait pas d'amour... Elle commença à l'injurier, le menaçant d'aller voir son mari pour tout lui dire. Azazel aborda alors un sourire sadique, n'ayant pas peur des menaces d'une pauvre femme. La demoiselle triste alla alors nonchalament expliquer les faits de son coeur brisé. Le lendemain, tout le village était au courant, la nouvelle s'était répandu comme une trainée de poudre pendant la nuit. Le soleil à peine levé, tous les hommes du village attrapèrent fourches et pelless, se dirigeants vers la modeste forge du traitre pour mettre fin à ses jours, et ils frappèrent bêtement à sa porte, l'attendant pour sno ultime chatiment.
Azazel, voyant combien piteuse et inutile était la haine des hommes envers lui, sourit béatement et invoqua ses trois serviteurs maléfiques. Eros, Rokyel et Amalfoe, trois démons de rang inférieur. Les regards impitoyables des serviteurs trahissaient une envie de tuerie. Un certain manque de sang humain se faisait deviner par les langues qui se baladaient sur leurs babines monstrueuses. Azazel donna l'ordre de tuer tous les hommes du village. Un carnage s'ensuivit. Des organes humains éclaboussèrent les murs des cabanons, dont les toits se faisaient dévorés par les flammes de l'Enfer. Les corps déchiquetés encore agonisants gisaient à tous les coins de rue. Le maitre des démons se régalaient à regarder cette sauvagerie ultime : destructions, évicérations et viols étaient au menu...
Le calme ayant enfin reprit possession des lieux, Azazel révoqua ses serviteurs, puis brûla sa forge, prenant soin de ne rien laisser derrière lui.
Quelques temps plus tard, il se retrouvait sur le haut d'une colline. Il jeta un dernier coup d'oeil à son ancien village, puis se tournait vers l'horizon, toujours un sourire tatoué sur son visage...