Erzebeth ouvra les yeux, sentant une chaleur sur son poignet. Elle leva la tête et s'apercu que la moitié de son bras était au soleil. Une partie de la pièce était encore plongée dans une semi-obscurité. La jeune fille se tourna pour profiter des dernières ombres de la nuit. Lentement, les souvenirs de la veille lui revinrent en mémoire. Elle sursauta, puis se leva d'un bond pour voir son hôte. Son regard traina dans la petite maison. Vide. Un frisson parcouru la peau d'Erzebeth, l'obligeant à chercher ses vêtements. Elle fouilla le sol, regarda sur le lit, rien. La jeune fille se demndait ce qu'il c'était passé pendant qu'elle dormait, quand elle s'approcha de la fenêtre et vit Azazel près de la rivière.
Azazel apercevit la belle à la fenêtre, transportant son ligne dans ses bras, l'étendant. Il lui adressa un sourire, sans réponse, et finit son travail. Il se frotta les mains, puis se dirigea vers la petite bicoque pour rejoindre son invitée. A peine Azazel était arrivé à la porte qu'il aperçu Erzebeth, serrant les poings. Dans une fureur folle, la demoiselle lança un regard cruel à Azazel
" - Comment as-tu pu prendre mes vêtements ?! Ce sont les miens ! Rends moi ça !" Erzebeth desserra les poings juste le temps de gifler violement le bel homme,qui la regarda d'un air interrogateur, sidéré. Erzebeth poursuivit :
"- Tu aurais pu au moins me demander la permission avant de toucher à mes précieuses étoffes !
- Je ne voulais que leur rendre leur éclat. Les tâches de boue et de sang ne vont pas avec votre teint.
- Il n'empêche, ce sont mes affaires ! Tu n'es qu'un rustre !"
Prise de colère, elle courru récuperer son linge trempé, s'habillant malgré tout. Erzebeth jeta un regard empli de fureur dans les yeux d'Azazel, puis s'en alla d'un pas hautain vers le bois.
Une voix la rattrapa : "Attendez ! Vous oubliez votre capuchon ! Je vais vous le chercher."
Le bel homme se dépêcha d'aller le chercher, sachant qu'il était posé sur la petite commode qui ornait sa chambre. Mais à peine était-il sorti, qu'Erzebeth avait déjà disparue dans le sous-bois. Il soupira, tenant le capuchon entre ses mains, attristé.
Quelques jours passèrent, solitaires et mélancoliques. Azazel ne parvenait pas à reprendre sa vie ordinaire de forgeron, laissant son échope fermée au public. Voyant que cette écume ne partait pas, il décida d'aller noyer son chagrin dans l'alcool à la taverne du village le plus proche.
Il emprunta le chemin qui conduisait vers le coeur de la vallée, il arriva très vite au pont qui conduisait au village de Virgoth sans voir âme qui vive. Les rues du village étaient toutes aussi désertes, mais la taverne semblait déjà ouverte vu les clameurs qui s'en échappaient. Azazel pressa le pas et franchit son seuil.
La taverne du Dragon Noir était un sinistre endroit, remplie en permanence des mêmes saoulards réclamant toujours et encore plus de bière, les étrangers n'y restaient jamais très longtemps, au risque de finir au cimetière clairement visible par la grande fenêtre. Humains, Orcs et Nains se cotoyaient et se battaient dans un cafarnaum sans nom, l'atmosphère était puante. Le sol était couvert d'un mélange d'alcool, de vomi et de sang accompagné de débris divers et de morceaux d'aventuriers ayant trop prolongé leur séjour en ce lieu.
Azazel se dirigea d'un pas décidé vers le comptoir.
"- Une chope d'hydromel, tavernier, et vite."
Les rires et les cris cessèrent presque immédiatement et un énorme Orc se leva. Il était vert et couvert d'un simple pagne en fourrure. Il portait dans son dos une immense hache a deux mains, brillante et bien aiguisée. Un énorme casque cornu se dressait sur son crâne. Sa grosse main velue rencontra brutalement l'épaule d'Azazel.
"- Eh petit homme ! Ici, on n'accepte pas les étrangers. Bois ton verre et casse toi.
- Rassis-toi immédiatement. Ou préfères-tu peut-être que toi et tes copains se retrouvent au menu de ce midi."
L'Orc pris sa hache et frappa un coup sec vers Azazel. La lame de sa hache coupa le bar en deux, dans un fracas épouvantable. Les clients se levèrent et clamaient le nom de leur héros : " Xur ! Xur ! Xur ! ". Azazel poussa un soupire, lassé, puis prononca quelques mots à voix basse. D'un revers de la main, il envoya une boule de feu vers son ennemi. Ce dernier, trop pataud et ivre pour esquiver l'attaque de ce mystérieux personnage, vit le projectile le heurter de plein fouet. Xur répandit ses tripes sur les murs de l'établissement. Le silence et une odeur de cramoisi prit possession de l'endroit. Azazel, héla le tavernier : "Une autre chope d'hydromel, et propre cette fois-ci.".
Le restant de la troupe de Xur quitta les lieux silencieusement. Le tavernier tint alors ces mots à notre forgeron.
"- Merci pour votre intervention, ce Xur et sa horde font fuir tout mes clients et ne payent pas leurs boissons depuis des lunes.
- Ce n'est rien. Simplement, je déteste être dérangé.
- Quel est votre nom, noble voyageur ? Je ne vous ai jamais vu dans le village.
- Peu importe mon nom, je suis juste venu me déshaltérer et lorsque j'aurais fini, je reprendrais ma route.
- Je suis Roger, noble tavernier et aussi membre de la Guilde locale. Si je puis me permettre, votre force et vos talents pourraient nous être utile. Nous manquons d'hommes pour mater ces Orcs stupides. Xur n'est pas le seul Orc dominant de cette vallée. Ses troupes vont revenir avec un autre chef encore plus stupide. J'ai même peur qu'il saccage la ville pour se venger.
- Certes ... Je manque d'exercice en ce moment. Un petit campement d'orcs a raser agrémenterait mes journées si fades.
Roger surpris, resta bouche-bée.
- Il faut bien que je m'entraine de temps en temps. Où est cette Guilde ?
- C'est une petite batisse blanche située au pied du château de Sir Marksh III. Vous ne pouvez pas la manquer.
- Très bien, mais je vais reprendre une autre chopine avant d'aller y jeter un oeil.
- Grand merci, noble voyageur. Allez, une tournée pour notre nouvel héros !"
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