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 Liroë

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LiLyOz
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MessageSujet: Liroë   Liroë EmptyLun 14 Aoû - 18:03

Première partie : La mort... puis la vie


Une petite chambre, sombre, délabrée. Les murs ont dû être blancs, autrefois, mais maintenant, ils sont couverts de crasse noire et de fissures insalubres. Au sol : une vieille caisse retournée servant de meuble de télévision, une table basse noire recouverte de bouteilles de bière et de cartons de pizza. D'ailleurs, des immondices, il y en a partout : des tessons de verre, des reliefs de repas avariés, des magazines pornographiques déchirés, portant des traces de café ou d'alcool. L'air empeste le tabac de mauvaise qualité.
Dans un coin de la chambre, un matelas, posé à même le sol, encore plus sale que tout ce qui l'entoure. Un homme, nu, est allongé : il dort profondément. Un de ses yeux est masqué par un bandeau, il est borgne. Sur le mur jouxtant le matelas, un clou. Accrochée au clou, une chaîne, lourde et épaisse. Et attachée à la chaîne, une fillette. Elle est recroquevillée entre le mur et l'homme, se tenant le plus loin possible de lui. Elle a la tête baissée, le visage masqué par de longs cheveux rouges. Ses poignets délicats sont meurtris par la chaîne. Sa peau, si douce et blanche autrefois, est couverte d'hématomes. Ses cuisses, qui renfermaient le plus doux des secrets, sont maintenant béantes, couvertes de sang.
La petite fille rêve : elle s'envole, s'échappe, elle est une fée. Elle joue à cache-cache avec les papillons dans un massif de roses immaculées. Mais voilà que les roses se teintent de rouge et que leurs épines lui déchirent les ailes : vite ! Elle s'échappe à nouveau, elle est sirène. Que l'onde est douce et fraîche, quelle beauté sous-marine l'entoure ! Des dauphins et des hippocampes l'entourent : elle danse avec eux en riant, se jouant des courant. Mais voilà qu'un courant plus fort que les autres commence à l'entraîner, la jetant contre des rochers, brisant son corps si fragile. Elle tente à nouveau de s'enfuir dans un autre rêve, mais elle n'y arrive pas : elle est trop faible. Elle se laisse alors doucement couler dans un abîme sans fond de douleur et de désespoir, abandonnant ses rêves.
Alors qu'elle se croit perdue à jamais dans ce triste puits, une voix retentit près d'elle :
<< Tu abandonnes déjà ? >>
Elle réunit ce qui lui reste de forces, et ouvre les yeux. Un homme. Ou un dieu. Elle ne sait pas. Il a arrêté sa chute. Il l'a tient dans ses bras. Tout contre lui. Elle a peur des hommes. Elle se recroqueville. Mais lui n'est pas borgne. Il sourit. Un sourire froid, dénué de chaleur, mais si fascinant.
<< Tu abandonnes déjà ? >>
Il a reposé la même question, de la même voix sans intonnation particulière. Un flot d'images se déversent dans l'esprit de la petite fille : elle revoit sa mère et sa soeur, qui lui sourient, leur adorable maison dans la plaine d'Izlude, les fleurs qui l'entourent, les lunatics apprivoisés.... Puis la tempête alors qu'elle est dehors, elle s'égare, erre. Elle s'abrite de son mieux sous une pierre levée. Une silhouette arrive : un homme borgne, emmitouflé sous un imperméable, avec une lanterne. Il la voit, s'arrête, surpris, puis lui sourit. Un sourire qui la perd à jamais. Puis la douleur, la souffrance, la haine, la peur, la nausée, la douleur, la haine, la terreur, non s'il vous plaît, la nausée, arrêtez, la souffrance, j'ai mal, j'ai peur, AU SECOURS !!!!!!!
La petite fille a crié. L'homme-dieu la tient toujours contre lui. Il la regarde, muet. Elle plonge ses yeux dans les siens : c'est son regard à elle, marron noisette, apeuré, contre son regard à lui, or en fusion, impénetrable.
<< Tu es faible, dit-il. Une petite chose minuscule et apeurée, qui ne mérite même pas de vivre. Tu es souillée. Tu n'est même plus un être humain. Ta famille te croit morte : l'homme qui t'a enlevée a laissé des rubans t'appartenant près d'un ravin. Tu n'existes plus. Tu vas mourir. >>
Il s'arrête et la contemple un instant :
<< Je suis celui qui est venu te chercher. Je suis ta mort. Mais malgré toute la peur que tu as de la vie, je n'en vois aucune de la mort.... Tu es différente. >>
Il se tait encore. Il la regarde toujours.
<< Tu vas mourir. Puis renaître. Tu porteras ma marque. Tu tueras celui qui t'a conduite à moi. Ce sera le début d'un long chemin. Peuplé de morts et de souffrances, mais aussi de vies et de bonheurs. Tu seras mienne, ma messagère, ma fiancée : tu me rencontreras à nouveau, dans ta nouvelle vie de mortelle, et tu me reconnaîtras sans le savoir. Tu seras faible au début : puis, petit à petit, tu deviendras forte. Mais surtout, tu apprendras à vivre.
La voie que tu choisiras ? Tu es morte à cause de la séduction d'un homme : tu leurs apporteras donc la mort par la séduction. A toi de voir le meilleur moyen.
Maintenant, dors. Et n'oublie pas : tu as été la vie, maintenant la mort, tu donneras la mort et la vie. >>
Ainsi parla l'homme-dieu.

De retour dans la petite chambre crasseuse et sombre. Un trou glauque. Le borgne sur le matelas remue et grogne. Il ouvre un oeil, puis deux, s'étire, rote, baille. Il se redresse, voit sa petite prisonnière, qui n'a pas bougé. Il se lève, fouille dans le tas d'immondices, en retire une bière intacte et un paquet de clopes. Il boit longuement, puis grille une cigarette. Il la regarde à nouveau : un sourire de gourmandise malsaine se dessine sur son visage. Il va s'accroupir près d'elle, le corps raide d'un désir atroce. Sans ménagement, il l'attrappe par les cheveux, lui relève la tête violemment et lui met une gifle pour la réveiller. Puis, sans faire plus attention à elle, il lui ouvre de force la bouche, et introduit son sexe dedans. Il commence à assouvir son désir, malsain, glauque, repoussant. Alors qu'il se prépare à terminer, il jette un coup d'oeil sur le visage de la petite fille. Il s'arrête. Elle le regarde en souriant, un sourire maléfique. Il s'aperçoit qu'elle n'a plus de chaînes autour des poignets. Il s'écarte précipitamment, empli de crainte devant le regard de la gamine : un oeil marron, habituel, et un oeil couleur or en fusion... Trop tard.
Ses hurlements sont vite étouffés dans la petite chambre obscure.
La petite fille se penche sur le cadavre et lui retire son bandeau.

Plus tard dans la journée, personne ne remarqua une petite fille silencieuse, aux cheveux rouges coupés malhabilement à la nuque, un oeil masqué par un bandeau, enveloppée dans une chemise d'homme trop grande pour elle, se glisser hors de l'auberge de Payon où les occupants peuvent louer des chambres à l'année.
Elle arriva à la croisée de la ville, et vit une femme magnifique, avec des oreilles de lapin, discuter et rire avec un groupe d'archers. Alors que la femme passait près d'elle, elle remarqua cette petite fille crasseuse, couverte de bleus, apparamment borgne, qui ne la quittait pas du regard. Mal à l'aise, elle s'arrêta et se pencha vers la gamine :
<< Qu'est-ce que tu fais là, toute seule ? Et qu'est-ce qui t'es arrivé ?
- Vous êtes quoi ? >>
La question en réponse avait fusé, nette et précise, froide ; la femme eut l'air surpris, se reprit, et répondit en souriant :
<< Je suis une gypsy ; je suis à Payon pour aider les archers qui veulent devenir dancer ou bard, la première étape pour devenir gypsy ou clown... >>
La gypsy était de plus en plus intriguée par cette petite. Celle-ci s'inclina brièvement devant elle :
<< Merci d'avoir répondu >> dit-elle sobrement. Et elle s'éloigna.
<< Attends ! cria la gypsy en la rattrappant. Tu ne veux pas au moins une cape, n'importe quoi, pour te réchauffer ! >>
La fillette s'arrêta et la jaugea du regard :
<< Si vous voulez me faire un cadeau, alors... Je veux ça ! >> dit-elle en montrant du doigt les oreilles de lapin que la gypsy portait. Les archers qui avaient suivis l'échande s'esclaffèrent de tant d'effronterie. La gypsy les fit taire d'un regard :
<< Mon bunny band ? Soit. >>
Et à la surprise de tous, elle le retira et l'ajusta elle même sur la tête de la petite fille portant un bandeau sur l'oeil.
<< Merci encore >> dit la gamine, et elle s'éloigna à nouveau.
<< Je ne sais même pas comment tu t'appelles ! >> lança la gypsy.
La fillette s'arrêta à nouveau, réfléchit un instant, et dit :
<< Liroë. Je m'appelle Liroë. Et je serai gypsy. >>
Elle repartit, cette fois sans plus se retourner.
La gypsy se promit de garder un oeil sur cette étrange enfant, mais ni elle ni aucun de ceux qu'elle lança sur sa trace ne réussirent à la retrouver.
Elle eut à nouveau de ses nouvelles lorsque, de passage à comodo, elle vit une dancer s'entraîner à la plage, avec des seals. Une dancer avec un bunny band, un bandeau sur l'oeil, et les cheveux rouges ; Liroë. Mais celle-ci était bien différente de la gamine de Payon : elle se comportait comme une enfant, en ajoutant "nyû" à chaque phrase. Beaucoup la croyaient inoffensive : mais la gypsy savait que cette attitude ne pouvait que cacher un lourd passé, sans comprendre vraiment ce qui avait pu lui arriver.

Peut-être l'avez vous déjà croisée, et peut-être vous a-t-elle lancé des nyû retentissants. Mais, un conseil : ne lui demandez pas d'enlever son bandeau, ou apprêtez-vous au pire... ou au meilleur.
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LiLyOz
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MessageSujet: Re: Liroë   Liroë EmptyLun 14 Aoû - 18:03

Seconde Partie : La vie, le bonheur, puis la tristesse... Enfin, l'espoir ?

Il pleuvait sur la place de Prontera, capitale du Royaume de Midgar. Malgré le mauvais temps, la place grouillait de monde, comme d'habitude : les marchands et leurs potentiels acheteurs, les passants, les groupes d'amis réunis pour discuter et plaisanter, les visages souriants et ouverts de tous. Seule, indifférente à la joie tranquille l'entourant, une petite dancer était recroquevillée entre la kafra et la statue, enfermée dans sa propre tristesse.
Enfermée dans ses souvenirs.

La pyramide est sombre, et étouffante. Elle ne sait pas ce qu'elle est venue faire ici ; elle a eu envie de visiter, et de voir tous ces paysages midgariens qu'elle ne connaissait pas encore. Mais maintenant, son envie de tourisme l'a passée ; tout ce qui lui importe, c'est sa survie. La dancer, froide et calculée, a repris le pas sur la jeune fille. Stoiquement, elle continue de tirer dans le minorous qui s'approche d'elle. Sa fin est inexorable. Elle le sait, elle est trop faible pour affronter un monstre pareil. Mais elle ne fuira pas devant lui : de toute façon, il la rattrapperait. Elle n'a pas peur. Elle ignore la terreur de la mort. Elle continue. Son stock de flèches baisse. Déjà, elle ressent le premier choc. Elle ne survivra pas au second, elle le sait. Le marteau s'abat... Elle est sauve. Un assassin vient de s'interposer. Il frappe impitoyablement la bête, qui s'effondre. Il se retourne vers elle :
<< Tu es folle ou quoi ?! Tu veux te faire buter ?! s'exclame-t-il.
- J'étais parfaitement capable de le tuer, réplique-t-elle en serrant les dents.
- J'en doute pas ! Mais j'aime pas qu'on me pique mes mobs ! >>
Elle sursaute : ce type s'estimait capable de la tuer ? Elle allait lui montrer !
Balançant son arbalest dans son dos par la lanière à laquelle elle est accrochée, elle saisit son fouet attaché à sa ceinture :
<< Fiche moi la paix, pauvre naze ! Quand on est pas capable de garder près de soi un mob, on emmerde pas les autres !>>
Avant qu'elle ait eu le temps de réagir, le sin disparaît, réaparaît derrière elle, et lui bloque le poignet d'un geste vif ; il lui rabat le bras dans le dos, l'empêchant de bouger.
<< Alors comme ça, petite fille, tu veux te mesurer à moi au corps à corps ? Hmmm, ça peut-être intéressant, fais moi voir comment tu dan.......>>
Il n'a pas le temps de finir sa phrase ; la dancer s'arqueboute, et d'un mouvement souple et expérimenté, se libère de l'emprise de son adversaire. Puis, elle lance son fouet, et l'emprisonne avec ; lui réplique avec grimtooth, elle le force à réapparaître avec improve concentration. Trois advanced passent alors : ils s'arrêtent, interloqués par le spectacle d'une dancer affrontant un sin au beau milieu de la pyramide de Morroc.
<< ... dit le premier.
- Ouais, tu l'as dit, réponds le second. Exactement.
- Je suis d'accord, enchaîne le troisième. Pitoyable. Absolument pitoyable.>>
Ils éclatent de rire, et continuent leur route. Le sin et la dancer font une trève, se jaugeant du regard :
<< Tu les entendus ? sussurre la dancer. Abandonne, minable !
- Tu parles, ils se foutaient de toi, une dancer borgne !
-... CONNARD ! >>
Ils s'élancent à nouveau l'un vers l'autre... et tombent, épuisés.
<< Tu vas... retirer ça.... de suite.... halète la dancer. Tu... Toi... je vais... te buter.....>>
Le sin se redresse sur un coude, et la regarde :
<< Tu crois que je peux pas te comprendre ?! T'as perdu un oeil, moi, j'ai perdu la langue... Je porte un masque pour le cacher. >>
Elle le regarde, interloquée :
<< C'est ça, et moi je suis la copine du Lapin de Pâques, avec mon bunny band ! Tu te fous de moi ou quoi !
- ... Je ne sais même pas pourquoi j'arrive encore à m'exprimer ; peut-être est-ce à cause de mon flu mask... >>
Il se redresse, s'époussette distraitement ; il est grand, un peu plus qu'elle, et a de longs cheveux blancs. Son visage est presque entièrement camouflé sous l'ombre d'un sakkat, une paire de lunettes de soleil, et un Flu Mask. Son habit est celui d'un simple sin. Il l'aide à se relever :
<< C'est pas tout ça, mais j'ai des Minorous à buter. Alors, la poupée, tu me dégages de la pyramide et tu retournes exp aux géos ou aux seals, mais je veux pas ramasser ton crâne, compris ?!
- Je ne suis pas une poupée, je suis Liroë, rétorque-t-elle, agacée. Et toi, tu es ... ?>>
Le sin s'éloigne, et lance sans se retourner :
<< Je m'appelle White Death, et je serai assassin cross !>>
Elle le regarde s'enfoncer dans les ténèbres de la pyramide, pensive : cette scène lui en a rappelé une autre...

C'était la seconde rencontre de Liroë et de l'homme-dieu. Elle ne le savait pas, mais elle venait de reconnaître en ce sin explosif celui dont elle portait la marque. Ils se rencontrèrent à nouveau de nombreuses fois, toutes plus sanglantes les unes que les autres, mais finirent par s'habituer l'un à l'autre. Tous les deux solitaires, ils ne demandaient pas mieux que la paix totale. Chose qu'ils savaient respecter, l'un et l'autre. C'est ainsi qu'un jour, le vendredi 28 juillet 2006, à 17h, dans l'eglise de Lutie, ils se marrièrent. Unaleska et Hinatak, deux soeurs de coeur de Liroë, leur servirent de témoins, et Kaede bénit leur union. Un des souvenirs les plus mémorables de cette union fut la fin, où un novice les poursuivit en les suppliant de l'adopter, jusqu'à ce qu'une priest charitable les aide en le warpant à Pront. Et plus tard, dans la nuit, la petite fille blessée fut doucement réapprivoisée...
Liroë goûtait enfin aux joies de la vie. Mais son plus grand bonheur fut l'adoption de son premier enfant...

<< Vous êtes qui, vous ? >>
La petite fille est à moitié cachée derrière les jambes du père qui s'occupe de l'orphelinat. Qu'est-ce qu'elle est belle, avec ses grands yeux lui mangeant le visage. D'emblée, Liroë sait qu'elle va aimer cette enfant. Tout lui rappelle sa première rencontre avec la gypsy, depuis l'attitude sauvage de la fillette jusqu'à sa voix fluette et pourtant si affirmée. Elle s'agenouille devant elle, tandis que le père s'écarte :
<< Je suis Liroë, et je suis une dancer. Voici mon époux, White Death...>>
Celui-ci se tortille, mal à l'aise. Il adore les enfants, et ne demande pas mieux que de les aimer, mais cette petite à l'air si fragile, encore plus que son épouse, elle est si mignonne, si jamais il lui faisait le moindre mal, il ne se le pardonnerait jamais...
Liroë continue :
<< Et toi, comment t'appelles-tu ? demande-t-elle doucement.
- ... hésite la fillette. Je m'appelle... Je suis....>>
Le père s'avance :
<< Cette pauvre enfant a perdu la mémoire ; on ne sait pas qui elle est, ni d'où elle vient...
- Comment que t'as dit que tu t'appelais, déjà ? le coupe la fillette, en fixant la dancer.
- Liroë, dit-elle en souriant, je m'appelle Liroë.>>
La petite fille réfléchit un instant, puis dit :
<< Alors moi, ce sera... Lahorë. Je suis Lahorë, dit-elle en se tournant vers le père, et je suis la fille de White Death et de Liroë.>>
La jeune femme a les larmes aux yeux : son premier enfant, sa petite fille à elle, qu'elle allait pouvoir aimer, protéger, chérir plus que tout au monde... Elle deviendrait forte, oui, elle se battrait pour cette enfant ! Du coin de l'oeil, elle aurait pu le jurer, elle est sûre d'avoir aussi vu son époux passer furtivement les doigts sous ses lunettes. Depuis le temps qu'ils désiraient un enfant !
A la sortie de l'orphelinat, White Death demande à Lahorë :
<< Que veux-tu devenir plus tard ?
- Je... hésite l'enfant. Le père de l'orphelinat est si gentil... Il m'a raconté beaucoup de choses sur un Dieu, qui aiderait les gens. Alors je veux faire comme lui et comme ce Dieu : je veux aider les autres, je serai priest !>>
Liroë et White Death se regardent en souriant : un long chemin les attend, mais un plus long encore pour leur enfant. Mais celle-ci aura une dancer et un assassin pour la protéger et la guider sur la voie qu'elle a choisi...

A travers la pluie qui ruisselait sur son visage, Liroë souriait : quel bonheur, cet instant magique, où elle avait enfin eu une vraie famille ! Un époux aimant qui la soutenait, et une adorable fille à aimer et à aider à grandir. Elle était encore très jeune, elle-même, loin d'être une gypsy, mais pour cette enfant, elle aurait affronté tous les baphomets de Midgar. Rapidement, les images défilaient dans sa tête : comment Lahorë avait tué son premier poring, le bazar que se fut lorsqu'elle passa acolyte, comment son père la suivait partout pour être sûr qu'il ne lui arriverait rien... Puis ses premiers amis, à Pront, comment Liroë eut la peur de sa vie en voyant un inconnu proposer un bonbon à sa fille en lui proposant de le suivre... Et comment elle l'avait poursuivie à travers Pront, pourchassant ce plaisantin, qui finit par les laisser tranquilles...
Son sourire noyé de pluie s'élargissait avec les souvenirs : sa fille grandissait, en maturité et en force, et elle était si belle...
Puis......

<< Non, non et non ! crie Liroë. C'est hors de question ! Je n'irai pas ! >>
Face à elle, White Death attend patiemment la fin de l'accalmie. Il adresse un sourire rassurant à Lahorë, apeurée de voir pour la première fois sa mère crier.
<< Chérie... risqua-t-il, je n'ai pas le choix, et....
- C'est NON ! le coupe-t-elle. Tu es inconscient ou quoi ?! Tu me demandes de t'accompagner hors de Midgar, soit, tu as besoin de moi. Mais il est hors de question que Lahorë nous accompagne, elle est trop jeune, et je refuse de la laisser seule !>>
White Death sait sa femme prête à mordre tout ce qui passe si le moindre danger pèse sur leur enfant.
<< Tu ne trouves pas que tu la sous estimes un peu trop ?>> lui glisse-t-il. Il n'aurait pas dû, il le sait, c'est déloyal. Mais la situation est urgente :
<< Liro, notre fille est assez grande pour rester sans nous quelques jours. C'est une acolyte, elle restera dans les environs de Pront et d'Izlude, et rien ne lui arrivera... De plus, nos amis et ta guilde veilleront sur elle.>>
Liroë sent sa volonté vaciller ; elle regarde Lahorë, implorant son soutien :
<< Je sais que tu es devenue grande, je sais que tu es assez forte, je te fais confiance... Mais une semaine, c'est si long, et je serais si loin, sans aucun moyen d'avoir de tes nouvelles, de savoir si tu vas bien... ou même de revenir t'aider si tu es en danger ! >>
Mais Lahorë est arrivé à un âge où la soif de liberté est plus forte que tout, même de l'attachement qu'elle a envers sa mère :
<< Ne t'en fais pas, maman, je resterais dans Pront ou Izlude, comme papa l'a dit. Il n'y aura pas de problème, et puis, une semaine, c'est quoi... Tu verras, quand tu reviendras, je serai priest, et ce sera mon tour de vous suivre partout pour vous protéger, toi et papa !>>
Liroë baisse les bras :
<< Soit, soupire-t-elle. A ton âge, j'étais seule depuis bien longtemps... Mais jure moi, jure moi que si il t'arrive quoi que ce soit, où que je sois, tu feras tout ton possible pour nous appeler, ton père et moi...
- Mais oui, maman, éclate de rire Lahorë. Aller, pars tranquille, ça n'arrivera pas !>>
Plus tard, Liroë et White Death quittent Pront, ensemble, mais sans Lahorë. La jeune femme se retourne , aperçoit sa fille qui joue en riant avec des lunatics. White Death, silencieux, lui prend la main et la serre doucement, l'entraînant avec lui. Elle sait que ce n'est pas facile pour lui non plus, mais qu'il a raison : il est temps de faire confiance à Lahoré pour suivre son propre chemin...
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MessageSujet: Re: Liroë   Liroë EmptyLun 14 Aoû - 18:04

Le sourire de la dancer, agenouillée sur la place de Pront, se mua en grimace. La pluie ruissellait toujours autant, lui brouillait la vue. Mais elle s'en fichait. La douleur affluait en elle comme une bête fauve cogne contre les barreaux de sa cage. Elle baissa la tête, trouva du regard les trois parchemins qu'elle tenait crispés dans sa main. Elle les avait trouvés à son retour. Le premier était de Lahorë :

<< Chers papa et maman,
J'ai peur que lorsque vous reviendrez je sois déjà partie, alors je laisserai cette lettre à Messu, le marchand ami de papa, pour qu'il vous la donne.
Quand papa a commencé à parler de sa quête où vous alliez devoir tous les partir aux confins de Midgar, j'ai commencé à avoir envie de voir des paysages différents de ceux que je connais depuis toujours. Toi, maman, c'est comme ça que tu as rencontré papa, non ?
Mais moi, Midgar, je le connais par coeur, comme vous m'avez toujours faite voyager avec vous. C'est pourquoi j'ai décidé, avec quelques amis, de quitter aussi le royaume ; nous nous sommes renseignés à la librairie de Pront, nous ne devrions pas avoir trop de mal à gagner les frontières, et après... Ce sera l'aventure, comme vous !
C'est vrai que je voulais passer le test de priest : je le passerai à mon retour, forte de toute l'expérience que je vais y gagner. Ne t'en fais maman, lors des combats, je resterai en arrière, pour soigner et booster les autres comme les fois où vous me laissiez le faire sur vous pour que j'apprenne.
Je vous enverrai aussi souvent que possible de mes nouvelles ; je vous adore, très fort, et je penserai à vous tous les jours.
J'espère que vous serez bien rebirth !
Papa, prends soin de maman, et toi maman, sois bien sage et fais beaucoup de sport pour que ton joli corps de dancer ne prenne pas de poids, mais pas trop quand même, tu serais trop musclée !
Je vous embrasse tendrement,
Votre fille,
Lahorë.>>

Liroë se mordait à présent les lèvres pour ne pas hurler. Des gouttes de sang perlèrent, tombèrent et tâchèrent le second parchemin. Il était du père de l'orphelinat où Lahorë avait été adoptée :

<< Mes enfants,
J'ai une bien triste nouvelle à vous annoncer. Un ami à moi faisant la navette entre Midgar et l'extérieur vient de venir me retrouver. Votre fille, Lahorë, et les amis avec lesquels elle était partie ont bien atteint les frontières du Royaume. Mais hélas, une bande de undeads leur est tombée dessus. Ils n'ont eu aucune chance. Votre fille a été l'une des plus vaillantes : vous auriez été fière d'elle. Elle n'a pas fui, elle aurait pu avec téléport, mais non, elle est restée jusqu'au bout pour aider ses camarades de son mieux. Elle s'est comportée avec honneur, et a accompli son voeux d'acolyte d'aider les autres au delà de tout ce que n'importe qui aurait pu attendre d'elle. J'ai d'ores et déjà intercédé auprès de l'eglise de Pront pour qu'elle soit nommée priest, à titre posthume. Que son âme repose en paix, et puisse votre douleur s'apaiser un jour. Amen.>>

Le troisième parchemin, le pire, émannait d'un quelconque scribouillard de la hiérarchie administrative de Midgar ; il était le plus court, et celui qu'elle haïssait le plus :

<< Madame, Monsieur,
Nous venons d'être informés du décès de votre enfant adoptif, de sexe féminin, de classe acolyte et répondant au nom de Lahorë. Au vu de ce changement, nous considérons l'adoption comme nulle et non avenue. Vous avez donc à partir de maintenant le statut de couple marié, sans enfant.
Veuillez agréer nos condoléances.
Midgar, le mardi 08 août 2006.>>

Liroë avait les lèvres en sang, mais elle s'en fichait. Un long gémissement sourd, monta en elle : elle avait appris la fugue de sa fille et sa mort tragique à son retour, mais le pire était que non content de la disparition de son enfant, on lui reniait maintenant son statut de mère. On reniait l'existence de son deuil. On reniait l'existence de sa fille. On reniait l'existence de Lahorë......
Un cri long, sauvage, déchirant, retentit à travers Pront et même au delà. Ce n'était pas de la pluie qui lui brouillait la vue : il ne pleuvait jamais à Pront. C'était des larmes. La dancer au bandeau et au bunny band hurlait sa douleur, pleurant sa fille disparue.
Loin, très loin, le sin qu'elle avait choisi comme époux noyait sa douleur dans des combats mortels et d'une violence inouïe.
Lorsqu'il sentit plus qu'il n'entendit l'appel de Liroë, White Death murmura quelques syllabes qu'il ressentait, mais que jamais, au grand jamais, il n'avait osé dire : << Liroë, je l'aimais... j'aimais notre fille autant que toi... Mais je ne lui ai jamais dit, pas plus qu'à toi... Je vous aime.......>>


[Cette seconde partie est en mémoire du mariage de Liroë et de White Death, mais surtout, pour que jamais personne n'oublie la brève existence de Lahorë, petite aco qui fut reset avec l'accord des trois joueurs, père mère enfant. Lynn, ma sin favorite, tu me manques beaucoup, je regrette ton départ.]
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Erzebeth
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MessageSujet: Re: Liroë   Liroë EmptyVen 18 Aoû - 17:08

cheers

J'adore (Mon dieu si je pouvais écrire des BG comme celui-ci hein...)

En l'attente de vous recroisée In Game Wink
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MessageSujet: Re: Liroë   Liroë Empty

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